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 Sous bonne garde

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Naël
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MessageSujet: Sous bonne garde   Sous bonne garde Icon_minitimeMar 7 Sep - 18:28

Voilà un livre en cours d'écriture ( par moi, évidemment ), que je vous présente.
Il comporte actuellement un prologue et quatre chapitres, d'environ 5 pages chacun.

Je vous préviens tout de suite, la loufoquerie et ( des fois ) les pensées tendancieuses sont au rendez-vous, car hélas, j'ai adopté la règle d'écriture zéro censure !

J'attends vos avis éclairés avec impatience !

PS : je met le livre par chapitre dans les messages suivants.
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MessageSujet: Re: Sous bonne garde   Sous bonne garde Icon_minitimeMar 7 Sep - 18:32

Les chroniques d'Arawin
Tome I : Sous bonne garde.



Prologue : Leçon de géographie stellaire et réflexions sur la gravité





Autour d'une planète de rotation nulle et de forme étonnement fuselé nommée Arawin, gravitaient deux lunes : Argor la Verte et Trax la rouge. En fait, elles ne gravitaient pas vraiment, elles se contentaient de tourner de manière incertaine et paresseuse autour de la planète.

Elles avaient opté pour le bord représenté comme droit sur les cartes stellaires et tournoyaient de façon irrégulière autour, de haut en bas – si haut et bas il y a dans une planète régie par la gravité, qui impose que les pieds soient toujours en bas et la tête en haut ( sauf cas particuliers ).
En parlant de cas particuliers, ils étaient peu nombreux : on en comptait quatre.

Le premier était d'être mort. Sur ce point là, aucun litiges : la notion de haut et de bas était liée à la possession d'un corps et ledit corps était plutôt encombrant quant on passait de vie à trépas.

Le deuxième voulait que l'on possède un état d'esprit... particulier – qui sans être nommé folie y ressemblait fort -, qui poussait à embrasser la vocation de mage, ce qui incluait l'utilisation de sort permettant de marcher au plafond, et donc par conséquent d'avoir la tête en bas et les pieds en haut. Là aussi, tout le monde était d'accord...
Du moins sur la folie.

Le troisième, pour le moins inconfortable ( bien que courant ) impliquait une corde habilement transformée en collet, une malheureuse cheville et son non moins malheureux propriétaire.

Le quatrième et dernier se soldait généralement par la mort, car peut de gens survivent à une chute du haut de l'une des tours de Drak. On pouvait néanmoins le faire pour différentes raisons, tel que a) échapper à ses créancier, b) échapper à une réunion de famille et c) vouloir mourir autrement que pendu ou décapité. Une quatrième raison existe : d) pour les beaux yeux d'une juge qui ne sait si elle va vous pendre ou vous décapiter et pour sauver ses fesses.



Jonatan Calmitt faisait partie de ce dernier cas de figure, et finissait par le regretter tandis que la Tour du Jugement défilait sous ces yeux.



Malheureusement, il était trop tard pour changer d'avis...
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MessageSujet: Re: Sous bonne garde   Sous bonne garde Icon_minitimeMar 7 Sep - 18:35

Chapitre I : Prémices d'une chute et multiples fuites



Jonatan fronça les sourcils. La situation dans laquelle il se trouvait avait le mérite d'être embarrassante : un verre d'alcool à la main, une belle femme en face de lui, un siège confortable pour s'asseoir et une foule admirative.
Pour bien comprendre son état d'esprit, il vaut mieux éclaircir la situation au moyen de quelques détails capables de changer beaucoup de choses... le verre d'alcool – car c'était le seul mot existant pour définir la substance à 60° présente dans le gobelet – devait lui permettre de ce rincer la bouche, ''légèrement endommagée'' par la patrouille de la Garde qui l'avait récupéré... la belle femme – car belle était réellement le qualificatif employable – n'était qu'autre que la juge devant trancher en faveur de la pendaison ou décapitation de J. Calmitt... le siège confortable l'était réellement, à ceci près qu'il se situait dans un tribunal, qu'on situait lui-même dans la Tour du Jugement, symbole de la justice – qui pour l'instant était contre notre héros – quant à la foule admirative, elle ne l'était que devant la longueur de la liste des méfaits de Jonatan.
-Monsieur Jonatan Calmitt ! Reconnaissez-vous avoir accompli les crimes suivants : détournement de fond, vol à la tire, cambriolage...
Calmitt cessa d'écouter, et son regard se perdit dans le vague. Il trouvait le mot crimes un peu trop... exagéré... Il aurait préféré que l'on parle de délits, car pour lui, ''crime'' rimait avec ''meurtre''. Or, il n'avait jamais tué, il était formel et aurait pu en répondre sur son honneur de... sale type...
-...violation de domicile, acquisition illégale de biens appartenant à autrui...
Il fronça à nouveau les sourcils. Évidemment qu'il avait fait ça, c'était la définition même du cambriolage. Il l'avait certes, mais avec panache, tout de même ! On ne le voyait ni entrer, ni sortir. Il ne gênait personne et tout allait pour le mieux. Sauf pour les chiffres, qui perdaient toute crédibilité et donnaient de faux espoirs quant à ce que l'on possédait.
-... achat d'un bien personnel...
Quelque chose clochait. Il avait dû payer quelque chose une bonne dizaine de fois en vingt ans, depuis qu'il en savait assez pour parler, compter et marcher. Bon d'accord, la plu... souv... tout le temps avec de l'argent volé, mais il avait payé !
Et bien que ses connaissances en matière de loi soient limitées, ( juste assez pour être sûr que les gardes qui lui courraient après ne le faisait pas pour lui rendre un mouchoir qu'il avait laisser tomber ) il était persuadé qu'acheter quelque chose avec du vrai argent ne le rendait pas coupable.
Son regard se reporta sur la juge. Elle se livrait à un exercice compliqué : tout en continuant à présenter n'importe quelle action ( tel que se laver les dents ) comme un acte immoral et répréhensible, elle faisait des signes relativement discrets vers l'immense baie vitrée situé dans le dos de Jonatan.
L'accusé fit un signe du pouce vers la vitre puis se désigna, tout en gardant le visage impassible. Tout en débitant un baratin, – il devait être question de perturber sont environnement en expulsant la matière inutile au développement du corps* - elle acquiesça.
Jonatan savait qu'il avait autant de chance de survivre à une chute de cette hauteur que de voir tomber de la neige en cette chaude journée ensoleillée, mais il jugea que le moindre espoir de fuite valait toujours mieux que pas d'espoir du tout. Par ailleurs, il ne souhaitait pas attendre de pouvoir comparer une mort par chute d'une pendaison.
Il inspira à fond puis saisit le verre et l'avala d'une traite, grimaça – c'était comme avaler du désinfectant qu'on aurait pris la peine de mettre dans un joli récipient – et se leva calmement.
Il se dirigea vers la baie vitrée et l'ouvrit ( il en avait fais assez comme ça pour ne pas rajouter à sa liste ''dégradation d'un bien public'' ).
En quelques instants, le murmure de la foule passa d'à peine audible à ''capable de rivaliser avec la taverne la plus mal famée de Drak''.
Une pensée traversa l'esprit de Jonatan, et il se tourna vers la juge. Même le temps paraissait suspendu à ses lèvres.
-Comment vous nommez-vous mademoiselle ?
C'était venu tout seul. Il y avait une femme, il voulait son nom. Peut importait si cette femme était la juge censé s'occuper de son cas.
Deux yeux bleu profond se plantèrent dans les siens.
-Pour vous, mademoiselle Sancœur suffira.
-Joli nom.
-Il a deux mérites : le premier est celui d'être une relativement bonne description de ma personne, et le deuxième est d'être véridique. Comme on ne peut en dire du... ou plutôt des vôtres monsieur Gliss...
Un air de panique fit irruption sur le visage de l'accusé, qui se jeta littéralement par la fenêtre.
La juge sourit et acheva sa phrase qui se perdit dans les cris de la foule.

* Chose qu'il est conseillé de faire régulièrement par ailleurs.
¤




Merde ! Son nom ! Elle avait son nom... le vrai ! Son vrai nom, celui qu'il avait pris la peine de protéger dès qu'il avait atteint l'age de onze ans. Ça dernière utilisation remontait donc à treize ans, et malgré toutes ses précautions, elle le savait. Il y avait de quoi s'énerver.
Mademoiselle Sancœur... Jusqu'où était-elle une alliée ? Bonne question. Qui comme toute question fondamentale resterait sans réponse.
Le temps d'un éclair, de nombreuses pensées traversait l'esprit de l'ex-Jonatan Calmitt tandis que la Tour du jugement défilait sous ses yeux.
Celle occupant présentement la case ''Priorité'' de son esprit était la suivante : les gens en bas qui tenaient tendue une grande bâche étaient là pour le sauver où le tuer ?

Immédiatement, la réponse s'imposa à son esprit : sûrement pas pour le tuer, ils leur auraient suffit de le laisser s'écraser comme une... bouse au pied de la tour.
Mais en réfléchissant, dans ce monde, bien rares étaient les gens qui vous sauvaient pour vos beaux yeux. Les rares gens à l'avoir aidé à un moment ou un autre de sa vie avaient immédiatement présenté l'addition, qu'ils attendent de l'argent ou un service ( rarement une taille de haie ou une tonte de pelouse, d'ailleurs ) en rétribution.

Donc mieux valait trouver une autre solution.
Il parvint à se retourner pour regarder la tour dans le bon sens – la tête en haut en ce qui le concernait -.
Il adressa une courte prière à Galinar, dieu des Causes Perdues* et sortit un cylindre métallique d'une de ses nombreuses poches.
Il chassa du revers de la main le flocon de neige qui virevoltait devant lui et...

De la neige ? En cette saison ? Il avait donc un chance de s'en sortir. Et manifestement, Galinar avait le sens de l'humour ainsi qu'un penchant pour les voleurs et escrocs finis et irrécupérables.
Un bref sourire illumina le visage du dénommé Glisseciel, Johan de son prénom qui appuya sur un bouton du tube de métal. Luisant, un crochet jaillit. Johan saisit le bout de cordelune et tira dessus, profitant de son extraordinaire capacité à s'étendre à la longueur voulue. Il se l'enroula autour du poignet tout en se maudissant d' avoir jugé indigne de lui de prendre un grappin à plus d'un crochet.
L'idéal, c'était trois, comme ça, inutile de viser, l'un des crochet se plantait forcément. Mais non, lui, Johan Glisseciel, arnaqueur, filou, escroc et voleur de son état avait jugé qu'un grappin à trois crochets était réservé aux idiots.
Ce n'était peut-être pas faux, mais lui, était un crétin.


Un crétin mort s'il ratait sa cible.



¤




Tour M.A.G.E. ( Magie Arawinienne de Grande École ). Représentation même de la magie – essayez de la décrire. Vous commencerez par la fixer, puis, les yeux perdus dans le vague, vous chercherez vos mots, qui auront choisis de fuir le champ magique**. Vous reporterez les yeux sur la tour, et le seul mot présent, hors jurons, serait ''changeante'' -.
Calme absolu...
-Yorrick !
...ou presque...
-Je t'avais dit de ne pas toucher à ça !
Le jeune apprenti baissa les yeux devant l'archimage. Pas tant à cause de son rang élevé au sein des mages qu'à cause des sourcils de son interlocuteur. Disons que si la taille des sourcils était proportionnelle à l'intelligence, l'archimage Béléon Corm était un génie.
Et même plus.
-Désolé maître, marmonna l'apprenti. C'était grave ?
Béléon tendit le doigt vers un globe en verre à fond plat.
-Tu vois ce que ça représente ?
Yorrick plissa les yeux. Passer son temps dans un endroit sombre devant de vieux parchemins et en marmonnant des formules pour ne pas les oublier ne l'avait pas aidé à avoir la vue perçante.
-Drak, non ?
-Exact. Drak, la cité des tours, notre belle ville. Et à ton avis, que se passe-t-il si on secoue cette boule comme tu l'as fais ?
-La neige au fond se soulève et retombe ?

*A ne pas confondre avec Olrik, son jumeau, dieu des Causes Perdues d'Avance, oublié de tous, sous prétexte qu'on ''ne sait rien tant qu'on a pas essayé''.
**Ils auront bien fait d'ailleurs, le champ magique transformant tout, ''clafoutis'' finirait par s'écrire comme ''oiseau'' et ''fleur'' rimerait avec ''éléphant''. Et oui ! La logique aurait aussi foutu le camp.
-Encore exact. À un détail près.
L'apprenti, toujours près à apprendre un petit quelque chose qui lui permettrait un jour de supplanter son maître pour lui prendre sa place leva les yeux.
-Quel détail maître ?
-C'est sûr Drak que la neige tombe en vrai !
¤




-Je dois avouer que vous m'auriez beaucoup déçu si vous aviez atterri dans la bâche en bas.
-Ma... mademoiselle Sancœur ?
La pseudo juge eut un sourire sans joie.
-C'est bien mon nom, moi aussi je suis fière que vous vous en souvenez, mais inutile de le répéter à longueur de temps. Par ailleurs, si vous vouliez bien refermer la bouche, Jonatan Calmitt. Ou bien préférez-vous que je vous appelle Eddy Groupet ? Ou peut-être Luc Almery ? Ou...
Ah oui, tu veux jouer à ça... Tu vas voir qui va prendre le dessus. Je n'ai aucune carte en main, alors je te volerais les tiennes. Ça n'a jamais été un problème...
-C'est Johan Glisseciel qui est en face de vous.
L'expression de mademoiselle Sancœur se fit sérieuse.
-Jonatan était un voleur, un cambrioleur, Eddy un escroc et un faussaire, Luc un simple tricheur doublé d'un excellent pickpocket en cas de défaite, mais j'ignore beaucoup de choses de Johan.
-Johan est tout cela à la fois tout en étant bien plus. Si Luc et les autres étaient des glaçons, Johan est le glacier. Vous savez ? La plus grande partie sous l'eau. Clignez des yeux, et Jonatan est parti avec votre or, Eddy vous sera désormais en... possession de votre identité, Luc sera en face de vous avec un grand sourire et les poches pleines de tout ce que vous avez eu le malheur de laisser trainer. Johan, il savoura ces mots, lui, pourrait faire tout cela à la fois. Seulement, il ferait autre chose.
Du beau baratin. Servi avec classe, comme il savait le faire.
Il planta ses yeux dans ceux de la juge.
-Et que ferait-il ? Demanda-t-elle avec un sourire moqueur.
-Clignez des yeux et vous verrez.
Elle obtempéra. Ses trois pièces d'or était en sécurité dans la doublure des sa veste, et elle ne portait pas de bijoux.
Et elle vit. Ou sentit plutôt.
Rien.
Pas même un souffle d'air.
Elle sourit. Elle avait le sentiment qu'elle le reverrait bien assez tôt.
Machinalement, elle tâta les doublure de sa veste, et son sourire se mua en une expression mêlant admiration, horreur et stupéfaction, prouvant le talent des muscles faciaux d'Elenna Sancœur.
Ce soir là, comme tous les mois, était le soir des comptes.
Trois pièces d'or manqueraient à l'appel.


¤


-Comment ? Ah... je vois...
-Je dois dire que j'aurais été déçu si vous ne l'aviez pas compris toute seule, mademoiselle.
-Vous aviez autant envie de me revoir ?
Johan avala nerveusement sa salive. Mademoiselle Sancœur semblait appliquer le principe vestimentaire ''plus c'est près de moi, plus ça me couvre''.
À tort.
-Je pense qu'on pourrait dire ça comme ça, fit-il en tentant de reprendre contenance.
-Qu'on pourrait dire ça comme ça ? J'aurais espéré mieux.
-Qu'est ce que vous voulez de moi ?
-Comment ?
-Vous me sauvez, me laissez fuir, vous vous arrangez pour me rencontrer en tête-à-tête, vous me...
-Perdez ? Compléta la jeune femme, charitable.
-Perdez, merci, puis je reviens. Et vous avez l'air...
-Heureuse ?
-Non. Plutôt soulagée. Comme si je vous avait épargné un travail très pénible.
-Ah... fit-elle d'un air désabusé.
-Comme chercher mon adresse...
-Vous touchez juste.
Johan grimaça. Il avait la bouche sèche. C'était sûrement très malpoli de fixer ainsi les gens, non ?
-Vous... j'ai une tache sur moi ? S'enquit mademoiselle Sancœur.
-Quoi ? Ah... heu... non, non ! Le tapis par contre...
-Merci de me le signaler, lâcha-t-elle, visiblement rassurée.
-Mais de rien, répondit son interlocuteur, un vague sourire au coin des lèvres.
Sans mensonges. Johan ne mentait jamais. Les autres, oui, et pas qu'un peu. Mais il lui avait suffit de mentionner le tapis pour qu'elle soit sûr qu'il en parlait.
-Reprenons. Vous êtes venu pour quoi ?
-Ne dit-on pas que tout travail mérite salaire ?
-Bien sûr. Vous vous montrerez raisonnable ?
Aïe ! Fichue robe !
-Je ne crois pas que raisonnable convienne...
-Alors disons... bon pour vous ?
-Oh oui... bon pour moi, approuva Glisseciel d'un ton douteux.
Si mademoiselleSancœur avait été madame, elle aurait réagi. Comme ce n'était pas le cas, elle ne pipa mot.


¤


-Vous voulez que je fasse quoi ?
-Cambrioler. Comme un...cambrioleur.
-Je suis Johan ! Johan Glisseciel ! Oh non... attendez... je ne vous aurais tout de même pas...
-Donné votre parole de truand ? Oh que si ! Vous m'avez d'ailleurs surprise quand vous m'avez dit que si la parole d'un monarque est d'or, celle du voleur est de fer, ce qui évite qu'elle se fasse reprendre ou voler...
-Oh merde... Je vais devoir le faire.
-Je suppose. Vous voyez autre chose ?
Oh oui que je vois autre chose. Vu la robe... pas le choix.
-Je veux dire : vous avez une autre idée ? Reprit-elle précipitamment, comme si elle avait noté le regard de son interlocuteur.
Bien sûr qu'il en avait. Plein même. Mais la plupart nécessitait du matériel supplémentaire.
La jeune femme bougea un peu. Ah oui, la robe.
Rectification : la dizaine de... solutions envisagées demandait un peu moins de matériel.
Mauvais plan. Trèèèès mauvais plan.
-Non. J'ai bien l'impression de ne pas avoir le choix. J'ai pourtant en général beaucoup d'imagination, répondit-il à contrecœur.
La juge essaya de sourire, mais ne parvint qu'à grimacer.
-Je n'en doute pas.
-Tant mieux. Vous pourriez me donner des précisions ?
-Il s'agit plutôt d'un... cambriolage, qui donnera ou non suite à autre chose.
Un cambriolage ? Il avait donc peut-être moyen de récupérer un petit quelque chose en plus...
-Il est bien entendu interdit de voler autre chose que ce que l'on vous demandera, ajouta la jeune juge d'un air entendu.
-On ?
-''On'' est un pronom indéfini, monsieur Glisseciel, par conséquent, vous ignorer ce qui se cache derrière...
Bien sûr que je sais. Et tu penses le contraire. Dans ton esprit, tu te dit que je vais la fermer parce que je joue avec toutes les cartes sur table, c'est ça ? Un sourire qui se voulait énigmatique se peignit sur son visage. Tu as tort. Je n'ai jamais eu besoin de cartes pour gagner. Il me suffit que toi tu perdes.
-Je vais vous dire qui est ce ''on'', mademoiselle Sancœur.
-Ah oui ? Je ne demande qu'à voir.
Moi aussi. Mais je pense qu'on ne parle pas de la même chose... Au prix d'un effort surhumain, le malfaiteur arracha son regard ce son point d'ancrage, et le reporta sur le visage de la jeune femme.
-''On'', c'est vous, mademoiselle Sancœur, véritablement juge malgré ce que j'ai pu penser au départ. Et ce que ''on'' veut, c'est boucler son dossier sur une affaire nommée, détail intéressant, ''le Renard et la Jade''. Et vous savez pourquoi ?
Et voilà. Il était parti, tel un cheval lancé à pleine vitesse. C'est dans ses moments là qu'il aimait se retourner et voir les autres s'essouffler dans son dos.
-Parce que quelqu'un à volé une statuette de jade, reprit-il. Mais ensuite, la statuette à été retrouvée sur l'étal d'un bijoutier, lequel l'a vue disparaître sans avoir pu la vendre, et ainsi de suite jusqu'à ce que la statuette se retrouve chez l'un des... conseillers de notre... très cher... maire.
-Vous êtes déchainé monsieur Glisseciel, constata la jeune femme avec un drôle de sourire.
-Vous pouvez m'appeler Johan. Et je n'ai pas fini mes... extrapolations sur cette affaire, poursuivit-il.
-L'inverse m'aurait étonnée.
Je vois loin. Oooh oui. Mais tu vois peut-être encore plus loin. Même pas surprise. Bravo. Mais ça ne va pas durer, crois moi...
-Je ne vais donc pas vous surprendre en déclarant que vous aviez et avez toujours la charge de ce dossier, et qu'au fil du temps, vous vous demandiez s'il ne s'agissait pas d'une sorte de jeu de piste. Ils vous fallait donc quelqu'un pour trouver des... indices. Et il vous aura fallut sept mois pour me trouver, ajouta le truand d'un air goguenard.
-Et grosso-modo, sept secondes pour savoir de quoi j'aillais vous incriminer, répliqua la juge sur le même ton.
-Vous aviez le choix. Et je dois dire que j'ai beaucoup apprécié votre liste.[/size]
-Merci beaucoup. Je suis contente que vous ayez compris si tôt. J'avoue avoir eu un moment de doute, car vous paraissiez plongé dans... vos pensées.
-Pourrions-nous revenir à ce cambriolage ?
-Bien sûr Johan. Lequel de vos... amis conviendrait le mieux à ce genre de travail ?
Johan. Elle l'avait appelé Johan. Victoire à noter, car il prouvait que la jeune femme n'était pas autant sans cœur qu'elle tenait à prétendre.
-Il y a peu de temps, j'aurai dit Jonatan, mais suite à sa mort, je vous recommande Fredo vingt-doigts.
-Vingt-doigts ?
-La légende veut qu'il se serve aussi de ses pieds. Vous voulez que je le contacte, ou préférez-vous vous en charger ?
-Ai-je réellement le choix ?
-Je me suis laissé dire qu'il détenait certaines informations...
Elenna ne cilla même pas. Pour elle, l'ascension d'un glacier commençait par le bas, et si les prises ne paraissaient pas les mêmes lorsqu'on avait le nez dessus, et bien tant pis.
-Je pense qu'il vaut mieux que je le rencontre alors ?
-Mieux pour votre enquête en tout cas, assura Johan.
-Dans ce cas là, je vous propose un marché : vous me donnez les informations tout de suite.
Johan eut un sourire amer.
Tu penses avoir une longueur d'avance, pas vrai ? Intérieurement, il sourit joyeusement. Les affaires reprenaient.
-Et ?
La juge tenta de placarder un air étonné sur son visage.
-Et quoi ?
-Vous n'êtes pas doué pour mentir, mademoiselle Sancœur. Un marché fonctionne toujours dans les deux sens : donnant-donnant.
-Ça me paraît correct pourtant : les renseignements contre ma... subite perte de mémoire.
Seulement, quand les glaciers manquaient de prises, on se débrouillait pour les faire.
Au chalumeau de préférence.
-Je suis sûr que vous avez une proposition plus intéressante...
Le jeune femme fit quelques pas vers son interlocuteur.
-Évidemment, souffla-t-elle.
Sa voix n'était plus qu'un murmure.
Une arbalète de poing apparut dans sa main.
-J'oublie et je vous laisse la vie sauve. Ça vous va ? Lâcha-t-elle d'une voix tranchante.
Johan eut l'impression d'être sur une pente glissante, qu'un quidam mal intentionné venait de huiler.
Elenna arma l'arbalète et continua d'un ton posé.
-Bientôt, j'oublierai qu'il ne vaut mieux pas appuyer là dessus, fit-elle en désignant la détente. Et vous risqueriez d'en pâtir.
Une pente très bien huilée par un quidam extrêmement mal intentionné qui n'attendrait qu'un geste de sa part pour lâcher une torche dessus.
-Ça me semble être... déraisonnable dit J. Glisseciel en faisant un pas en avant.
-Je ne suis pas quelqu'un de raisonnable.
Sa voix ne tremblait pas.
-Je m'en doutait.
Il était désormais à trois pas de la juge.
Et à autant de l'arbalète.
-Un pas de plus et je vous troue la peau.
-Vraiment ? Et bien... si je pouvais éviter ça, répliqua le voleur en bandant ses muscles.
D'un bond, il franchit les trois pas.
D'un geste, il se saisit de l'arbalète qui atterrit dans un coin de la pièce.
Et ce fut d'un pas tranquille qu'il s'assit sur une chaise de l'autre côté du bureau.
-Vous voulez bien vous asseoir... mademoiselle ?
Cette dernière prit place de manière un peu moins assurée que ce qu'elle avait souhaité.
Et quand le glacier résistait au chalumeau ?
-Un dîner avec vous.
-Pardon ? Elenna Sancœur avait réellement l'air surpris.
-Votre silence et un dîner avec vous au Dragon de lait contre les infos.
Quand le glacier ne fondait pas sous la flamme, il restait la chaleur humaine.
La juge sourit de manière extrêmement séduisante.
-Qu'est-ce qui vous dit que je fais accepter ?
-Votre sourire. Il est dans la catégorie que je nommerai ''charmeur et même plus''. Et il me paraît sincère.
-Très bien. Demain soir, Je vous laisse choisir où.
-Vous me faites confiance ?
-Non. Vous passerez néanmoins me chercher à sept heures... Mais allez-y, parlez-moi tout de suite.
-Par mesure de... sécurité, je vous donnerai les renseignements au cours du dîner, demain soir donc.
Mais au bout d'un moment à faire fondre le glacier, on finissait avec les doigts gelés.
-La confiance règne, n'est-ce pas ?
Johan eut le sourire du vainqueur.
-Contentez-vous de vous faire oublier jusqu'à demain soir...


Dernière édition par Naël le Mar 7 Sep - 19:08, édité 4 fois (Raison : P***** de balises de m**** !)
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